3 questions à … Christophe BABY
Christophe Baby dirige Denjean Transport, une PME familiale, spécialisée dans le transport et le groupage des produits frais, fruits & légumes et produits chocolatés. Entre Toulouse, Perpignan et Orléans, Denjean Transport emploie 200 collaborateurs. L’entreprise vient de faire l’acquisition d’un nouveau bâtiment, pour y développer une activité logistique en « direct consommateurs ».
1. Quelles sont les perspectives de développement pour votre entreprise ?
Notre entreprise est en progression constante de 3 à 5%, avec un volume d’activité en augmentation, y compris pendant l’année dernière, du fait de notre spécialisation avec la GMS.
Nous privilégions davantage la croissance interne pour nous développer, en restant à l’écoute des tendances du secteur, comme la vente en direct du producteur au consommateur.
Nous sommes en cours d’acquisition d’un nouvel entrepôt à Toulouse, qui nous permettra de mettre en place une activité de e-logistique, en partenariat avec des producteurs locaux. Nous nous positionnons comme les facilitateurs des échanges en direct entre ces producteurs et les acheteurs, via la préparation de commande et les livraisons.
Aujourd’hui, la vente en direct reste un marché de niche, mais la demande est croissante. Nos entreprises spécialisées ont toute légitimité à accompagner la construction des offres.
2. Comment la nouvelle donne environnementale impacte-t-elle votre activité ?
Nous sommes conscients qu’il y a beaucoup à faire, et nous nous mobilisons pour agir de manière responsable. Cependant, nous devons rester vigilants vis-à-vis du contexte législatif : l’instauration d’une fiscalité punitive, comme le prévoit la loi Climat & Résilience me semble contre-productive.
Notre entreprise est engagée dans une démarche volontariste de réduction de notre impact environnemental. Il y a 5 ans, Denjean Transport a débuté l’acquisition de véhicules gaz (GNC et GNL). Ils représentent aujourd’hui 15% de la flotte.
A compter de 2022, nous allons tester l’utilisation, sur une partie de notre flotte, d’un bio-carburant à base d’huiles alimentaires usagées et de graisses animales, utilisable directement dans nos moteurs actuels. Ce changement de carburant suppose un surcoût, mais va cependant nous permettre de réduire encore plus nos émissions de dioxyde de carbone.
Dès 2023, dans le cadre d’un projet européen baptisé « Corridor H2 » et en lien avec la Région Occitanie, nous nous équiperons également d’un semi-remorque dont le groupe frigorifique fonctionnera à l’hydrogène.
3. Pourquoi s’investir au sein de LA CHAINE LOGISTIQUE DU FROID ? Vous êtes notamment présent au CA, est-ce important pour vous ?
Je suis historiquement membre de l’UNTF (membre fondateur de LA CHAÎNE LOGISTIQUE DU FROID). Il est vrai que lorsque le projet de fusion est né, je craignais que les transporteurs perdent en représentation et que la voix des PME ne soit pas entendue. Je me suis donc en priorité engagé pour représenter les petites entreprises. Avec le recul, je suis convaincu du bien-fondé de notre rapprochement. Nous avons besoin de nous rassembler pour évoquer ensemble les sujets phares des prochaines années. L’association fédère de grands professionnels, et nous avons beaucoup à nous apporter les uns aux autres. Faire partie de LA CHAÎNE LOGISTIQUE DU FROID permet aussi de mieux connaître notre environnement.